À Bruxelles, le racolage ne se cache même plus
Un édito signé Alexis Carantonis.
- Publié le 29-03-2024 à 20h54
Pour la seconde fois en quelques jours, et probablement pas la dernière, le gouvernement bruxellois, présidé par Rudi Vervoort (PS), ra recalé le vote sur le bien-être animal, qui fait pourtant partie de l’accord de gouvernement, et qui répond à une demande d’évolution sociétale évidente et consensuelle.
Si le bien-être animal est ainsi retoqué, c’est parce que les socialistes craignent que le texte, qui ne pipe pourtant pas le moindre mot sur l’obligation d’étourdissement avant l’abattage rituel, soit amendé de ce point au parlement. Rappelons que l’étourdissement est obligatoire en Flandre et en Wallonie, mais pas dans la capitale. Ainsi en avait décidé le parlement bruxellois, en 2022, au terme d’un vote épidermique et désastreux pour la condition animale et la cohérence nationale.
À deux mois des élections, le PS préfère donc jouer la montre, mettre la condition animale sur pause et étouffer le débat, qui pourrait contrarier une partie non-négligeable de son électorat. Résumé : pauvres animaux, pauvre démocratie. Où le communautarisme ne cherche même plus à se cacher.